Comme promis, voici la deuxième méthode avec laquelle j’ai fait la teinture. Il y a quelques mois, j’ai lu que l’idéal était d’utiliser des noix vertes entières. La raison en est que la juglone, qui est la substance grâce à laquelle cette partie de la noix se tache, se détériore. Cette fois, j’ai donc essayé de l’utiliser avec la peau verte et entière. J’ai jeté celles qui étaient un peu pourries, ébréchées ou noircies par l’oxydation.

Les ingrédients et la procédure sont similaires à la recette précédente.
Teinture de noix verte non oxydée
Matériel
- 150 grammes de tissu à teindre (coton, lin-coton ou lin)
- 15 à 20 noix fraîches, entières et recouvertes de la coque ou de la pulpe verte en bon état
- L’eau
- Une casserole (uniquement pour les colorants)
- Une cuillère en bois
- Passoire
- Tissu filtrant
- Une source de chaleur
- Un tablier
- Des gants
- Mordant (facultatif pour moi) comme l’aluminium potassium ou l’acétate d’aluminium (15% du poids du tissu)
Préparation :
Mettez les noix dans une casserole de colorants avec de l’eau qui les recouvre (2 litres plus ou moins).
Laissez chauffer sur un feu en dessous de 100°C pendant deux heures. Laisser refroidir au moins une journée dans un endroit frais et à l’ombre sans oublier de retourner le tissu pour bien l’imprégner. Il peut être laissé toute la nuit, voire 2 ou 3 nuits. Il faut que le tissu soit teint plus ou moins uniformément, pour cela il faut s’assurer qu’il est plongé sous la teinture. Vous pouvez mettre une pierre dessus.

Égoutter les noix pour garder le liquide. Si vous utilisez du mordant, il serait préférable d’avoir déjà préparé le tissu et de le maintenir encore humide pour ensuite l’introduire dans la teinture. Cette étape est expliquée ici et elle est recommandée pour les objets destinés à la vente. Évidemment, si nous utilisons de l’aluminium ou autre comme mordant, les noix ne peuvent pas être mangées plus tard. Ce serait toxique et dangereux.
Si vous n’utilisez pas de mordant (comme je l’ai fait), vous pouvez passer cette étape. Une fois la teinture filtrée, insérez le tissu (précédemment mouillé). Concernant la quantité de tissu, il faut compter approximativement 150 grammes pour 15 à 20 coquilles de noix. Laissez dans la casserole à feu doux à moins de 100°C, en remuant de temps en temps et pendant 2 heures. Laissez refroidir immédiatement sans oublier de déplacer le tissu.

Retirez le tissu de la casserole et mettez-le à sécher à l’ombre. Quand il est sec, attendez quelques semaines avant de le laver. Ensuite, vous pourrez le laver avec un savon doux et il sera prêt à l’usage.
Avec les restes du premier colorant, vous pouvez encore teindre davantage et expérimenter. Ce colorant se fixe assez bien sur la cellulose et comme vous pouvez le voir sur les photos, il se fixe très intensément sur les fibres animales comme la laine de mouton ou d’alpaga. Si vous ajoutez du sulfate de fer ou de l’acétate de fer, vous obtenez des changements de couleur impressionnants.

Il est également très intéressant d’observer les changements de couleur en fonction de la durée pendant laquelle les noix sont dans l’eau chaude. J’ai fait une sorte de dégradé avec des nuances qui vont du moment où l’eau commence à chauffer jusqu’à la fin du processus de teinte. J’en ai mélangé encore un peu avec du sulfate de fer (ça pourrait tout aussi bien être de l’eau de fer / acétate de fer). J’aime beaucoup les variantes du même colorant. J’espère bientôt pouvoir produire une encre pour l’écriture.

De haut en bas, après une demi-heure, à une heure, une heure et demie et deux jours plus tard. A gauche avec du sulfate de fer.
J’ai voulu suivre une première recette avec des noix concassées et oxydées car selon beaucoup de personnes c’est la bonne méthode et selon d’autres, il vaut mieux utiliser des noix vertes entières et en bon état. C’est ainsi que vous le voyez ici. Après avoir fait les deux, je peux dire que l’intensité et la durabilité des teintures sont très similaires. Il est possible qu’en utilisant des noix entières la teinture soit plus intense plus rapidement. Je devrais répéter l’expérience plusieurs fois pour dire si l’une est meilleure que l’autre.

Le tissu que nous voyons ci-dessus est en lin, les suivants sont en lin-coton.
Note : j’insiste sur l’étape que je n’ai pas suivi sur les mordants car ce colorant de noix est conservé longtemps une fois entré dans la cellulose et l’aluminium modifie la couleur de la brou pour le rendre marron verdâtre, sans même les avoir utilisés.
Oserez-vous les essayer ? Je vais utiliser une autre méthode qui varie de celles-ci la prochaine fois. Si vous avez aimé, utilisé ou été inspiré par mon article, partagez-le, ça ne coûte rien !
Bonjour, je suis très intéressé par votre methode. Pour obtenir les teintes les plus sombres pour la laine, vous trempé la laine dans la solution de fer une fois son passage de plusieurs jours dans le broux de noix ?, et cela ce fait il a chaud ou a froids ? Ou le mélangez vous directement aux broux de noix ? Au quel cas celui ci ne fragilise t il pas trop la laine.
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Bonjour Loth’art,
Merci de votre intérêt. Afin d’obtenir le couleur plus sombre avec la laine il la faut tremper (1 minute maximum) et au froid une fois son passage de plusieurs jours dans le broux. C’est comme cela que la laine sera le mieux préservée.
Bonne soirée a vous
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